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Le tango est d’abord une marche. On marche principalement sur les temps forts de la mesure (les temps 1 et 3 de la mesure à 4 temps du tango, le temps 1 de la mesure à 3 temps de la valse.) Lorsque l’on danse un contretemps, la marche s’accélère brièvement (on danse alors sur les temps forts et faibles). Le tango se danse à tous les âges, et les maestros de tango se produisent la plupart du temps jusqu’à leur mort. On raconte même, qu’à Buenos Aires, un danseur très âgé s’économisait de marcher et restait en fauteuil roulant, ne se levant que sur la piste du bal pour danser.

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Il n’existe pas de pas ou séquence conventionnelle qu’il faudrait reproduire, ou apprendre par cœur. Le « pas de base », dit « salida » , est enseigné aux débutants car il a des vertus pédagogiques, mais il est rarement pratiqué en bal : un danseur qui guide sa partenaire n’a pas de raison d’effectuer cette séquence particulière, et il apprend à se déplacer sur la piste sans penser aux pas. Les pas ne forment pas des séquences. Chaque danseur danse selon son propre ressenti. Il n’y a pas, et il n’y a pas lieu d’avoir, d’« école » de tango proprement dite. Deux personnes ayant suivi les mêmes cours, pourront avoir des styles très différents.

Le partenaire qui guide (traditionnellement l’homme), ne guide pas littéralement avec les bras, ni avec les mains, mais avec le buste, avec le poids du corps. Ce guidage qui semble imperceptible vu de l’extérieur, est en fait infiniment plus clair, pour le partenaire qui suit, que s’il était effectué directement avec les bras. De fait, plus le guidage vient de l’intérieur du corps, plus il est naturel, clair et fonctionnel. (Et un danseur qui a « du mal à guider une partenaire » pour quelque raison, aura parfois tendance à « en rajouter avec les bras ».) La danseuse suit pour garder l’axe du couple, tout en gardant l’équilibre sur son propre axe, sans chercher à deviner les pas à l’avance. C’est un jeu géométrique complexe souvent hostile à l’analyse, permis par les possibilités de positionnement relatif des deux corps en fonction de certains principes de mouvements de marche. En aucun cas il ne s’agit de porter le poids de l’autre, ou de faire porter son poids à l’autre : c’est un langage de communication corporelle.